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Grippe aviaire Cifog : Il faut des règles « qui respectent tous les modes de production »

Le Comité interprofessionnel du foie gras (Cifog) a indiqué mercredi souhaiter mettre en place de nouvelles règles pour se prémunir des épizooties qui respectent « tous les modes de production », prenant le contre-pied du ministre de l'agriculture.

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« On cherche à avoir des règles qui respectent tous les modes de production, qui ne fustigent pas les uns contre les autres. La filière, elle est plurielle, le risque sanitaire, il est aussi bien pour les petits que pour les gros », a déclaré mercredi à l'AFP Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Comité, qui avait été accusé par certains éleveurs de défendre surtout les intérêts des grands opérateurs agro-alimentaires.

Marie-Pierre Pé s'est dite « surprise » par la prise de position de Stéphane Le Foll, qui avait appelé lundi à revoir l'organisation de la filière. « Il va falloir avoir une stratégie pour limiter les transports, on va essayer de signer un contrat avec le Cifog pour revisiter le modèle de production », avait-il-dit devant la presse. « Nous avons eu plusieurs réunions avec les opérateurs du transport, pour faire des propositions. On sait où sont les maillons faibles, on sait ce qu'il faut faire », a indiqué Marie-Pierre Pé, tout en estimant que Stéphane Le Foll est « bien conscient qu'il n'y a pas que la question du transport » qui se pose. « Ce n'est pas parce qu'on déplace les animaux qu'on est plus exposé que si on ne les déplace pas et qu'on ne respecte pas les règles de biosécurité, il faut prendre la juste mesure de tout ça », a insisté Marie-Pierre Pé, tout en indiquant travailler « en permanence avec le ministère de l'agriculture ».

Tout en déclarant que les transports ont constitué un « facteur de propagation au démarrage de l'épidémie », Marie-Pierre Pé a estimé qu'« il n'y a pas que ça, il faut sécuriser sur le plan sanitaire ». Elle a évoqué notamment le nettoyage et la désinfection des canards qui doivent être revus : « avec ce virus qui est très agressif, les process de nettoyage sont mis à mal. Le virus H5N1 se détruisait relativement facilement, le H5N8, on voit que c'est plus compliqué. »

Si les pertes pour les professionnels sont encore en cours d'évaluation, « on n'est pas loin de l'an dernier », a estimé Mme Pé, qui pense que la facture pourrait donc atteindre autour de 270 millions d'euros, « mais sur une zone géographique beaucoup plus restreinte », donc avec des « risques majeurs pour les entreprises » des départements concernés.

Elle espère d'une manière générale, « aller plus loin » dans les règles de biosécurité, dans le cadre de l'interprofession. Plus généralement, le Cifog a proposé un plan de 15 actions sur quatre axes, qui portent sur les aspects déjà cités, ainsi que sur d'autres domaines, comme l'identification, la formation, entre autres. Le Cifog doit apporter des précisions sur ces mesures, jeudi à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration à Bordeaux.

« J'ai hâte de connaître ce que dira la justice », a déclaré Mme Pé au sujet de l'ouverture récente d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris qui cherche à comprendre comment le virus H5N8 s'est transmis fin 2016 dans les élevages du sud-ouest de la France. Mme Pé penche pour « un concours de mauvaises circonstances ».

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